Samedi et dimanche dernier ma belle et moi sommes partis faire un petit tour dans l'est de la France. Si je connais un peu cette région, ma belle elle n'y avait jamais mis les pieds. Elle voit maintenant un peu mieux ce qu'est la Lorraine, son histoire son actualité.En parlant d'histoire, je ne pouvais pas lui faire découvrir la région sans faire un tour à Verdun. Cette ville tout le monde un jour dans sa vie (ne serait-ce qu'à l'école) en a entendu parler. Verdun fait partie des batailles les plus horribles de l'histoire, si tant est qu'une bataille puisse être autre chose qu'horrible.
L'ossuaire de Douaumont donne à réfléchir. Comme il m'est difficile de décrire cet endroit par des mots juste quelques chiffres. Il y a 15 000 soldats identifiés qui reposent dans le cimetière et leurs frères d'armes moins chanceux, comprenez ceux que l'on a pas pu identifier, reposent dans l'ossuaire où leurs ossements sont mélangés... ils sont 140 000.
Les photos, les films ne donnent qu'une idée très approximative de ce que pouvait être la bataille de Verdun... il n'y a ni les cris, ni l'odeur, ni la peur sur ces photos. Pourtant on y sent l'horreur de ce que ces jeunes gens, français et allemand on pu vivre.
En pique niquant le midi, je n'avais en tête que le contraste saisissant de ma situation, tranquille dans la forêt de Verdun à manger ma petite salade et l'idée qu'il y a moins de 100 ans, un jeune gars de 20 ans, français ou allemand (qu'importe) était là lui aussi avec sa gamelle se disant que c'était peut-être son dernier repas avec autour de lui un champs de désolation. La photo qui illustre ce post est une vraie photo de Verdun, prise dans "le ravin de la mort". Imaginez vous juste déjeuner dans ce cadre...
Verdun c'était en 1916, il y a 91 ans. Qu'avons nous appris depuis? Il y a toujours des soldats qui se battent, des armes qui crachent leur feu sur des hommes, et comme aujourd'hui on vit une époque de progrès ces armes tuent aussi des femmes, des enfants, des vieillards... pas seulement des soldats.
Les poilus qui sont morts, qui ont été blessés ou ceux qui par miracle ont survécus "intacts physiquement" à Verdun nous ont pourtant montré que rien de grand ne sort de la guerre, seule la paix, le respect de l'autre dans ses différences font grandir l'homme... si seulement les fanatiques de la guerre, les terroristes se revendiquant d'un gourou ou d'un dieu, mais également les hommes politiques élus démocratiquement avaient un gramme d'ouverture d'esprit face au témoignage de ces hommes qui ont vécus l'enfer persuadé qu'après celle là plus jamais il n'y aurait de guerre, jamais ils ne mettraient un fusil dans la main d'un jeune, d'un homme ou d'une femme. Là où ils sont, j'imagine qu'à chaque fois qu'une guerre débute les poilus de Verdun se sentent trahis par nous leurs petits-enfants...
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