vendredi 27 juillet 2007

La nausée

Il paraît que notre civilisation du XXI ème siècle est mieux que celle des siècles précédents. On nous dit que nous avons de la chance de vivre dans un univers où le progrès nous permet de voyager, de discuter, d’échanger à travers le monde grâce aux avions, à internet, à la téléphonie mobile. Il paraît que comme nous sommes mieux soignés nous pouvons vivre plus longtemps et profiter de la vie. Il paraît que grâce aux études nous pouvons mieux maîtriser le cours de nos vie en comprenant mieux le monde dans lequel on vit. Il paraît que l’accès à la presse et aux informations nous permettent d’être mieux éclairés sur ce qui se passe ans le monde et nous rend plus responsable.

Tout cela est sûrement vrai, et pourtant ce matin j’ai une sorte de nausée qui ne passe pas. Elle a commencé hier, en lisant dans un journal que P.S.A., constructeur d’automobiles français (qui gère les marques Peugeot et Citroën) annonce une augmentation de 60% de ses bénéfices (on ne parle pas de chiffre d’affaire mais bien de bénéfices) et que son PDG content de ce sursaut du groupe y vois un signe encourageant pour l’avenir… qui conforte son point de vue sur l’importance de restructurer encore (comprenez supprimer des emplois) dans l’entreprise. Il a indiqué être fier des efforts faits par les salariés pour relancer l’entreprise… Pourtant il a quelques semaines, un salarié s’est suicidé sur son lieu de travail, dans un usine Peugeot. Il est le 6ième salarié de cette entreprise, le 5ième sur cette usine à se donner la mort cette année. Peut-être avait il des soucis d’ordre privé, mais se suicider sur son lieu de travail tend aussi à montrer que là encore cet homme de 50 ans avait des problèmes et se sentait dépassé pour faire le travail qu’on lui demandait. 6 morts, 60% de hausse des bénéfices…

Pour me changer les idées, j’ai mis la radio… et bien je suis tombé sur le tour de France où des sportifs trichent, mentent pour gagner de l’argent au péril de leur vie…

L’argent vaut il donc plus qu’une vie humaine ? Je me dis que des analystes ont dû déjà faire ce calcul : combien coûte une vie humaine ? Les militaires doivent le savoir, ça doit leur permettre de calculer quel niveau d’investissement ils doivent mettre pour protéger les troupes. Les entreprises le savent sûrement aussi avant d’envoyer un salarié sur une mission dangereuse. Quel est le prix de ma vie ? Je n’en sais rien, la seule chose que je sais c’est que même si elle ne vaut pas grand chose en euros, elle a une valeur à mes yeux, et cette valeur (désolés messieurs mes actionnaires) n’a pas un prix en euros, je préfère être chômeur voire clochard plutôt que salarié mort pour garnir votre portefeuille et éventuellement le mien.

J’ai la nausée de me dire que c’est dans ce monde là que je vis. Alors oui OK peut-être qu’hier je me serai fait hacher à Verdun… mais est-ce beaucoup mieux que de se suicider au travail ? Où est le progrès ? Est ce un progrès de souper le soir face aux infos qui nous montrent la misère, la guerre et la maladie à l’autre bout du monde dans l’indifférence du bruit des fourchettes ? Peut-être après tout que c’est moi qui suis-je trop sensible ou inadapté à mon environnement…

lundi 23 juillet 2007

Leçon de Vie?

Samedi et dimanche dernier ma belle et moi sommes partis faire un petit tour dans l'est de la France. Si je connais un peu cette région, ma belle elle n'y avait jamais mis les pieds. Elle voit maintenant un peu mieux ce qu'est la Lorraine, son histoire son actualité.
En parlant d'histoire, je ne pouvais pas lui faire découvrir la région sans faire un tour à Verdun. Cette ville tout le monde un jour dans sa vie (ne serait-ce qu'à l'école) en a entendu parler. Verdun fait partie des batailles les plus horribles de l'histoire, si tant est qu'une bataille puisse être autre chose qu'horrible.
L'ossuaire de Douaumont donne à réfléchir. Comme il m'est difficile de décrire cet endroit par des mots juste quelques chiffres. Il y a 15 000 soldats identifiés qui reposent dans le cimetière et leurs frères d'armes moins chanceux, comprenez ceux que l'on a pas pu identifier, reposent dans l'ossuaire où leurs ossements sont mélangés... ils sont 140 000.
Les photos, les films ne donnent qu'une idée très approximative de ce que pouvait être la bataille de Verdun... il n'y a ni les cris, ni l'odeur, ni la peur sur ces photos. Pourtant on y sent l'horreur de ce que ces jeunes gens, français et allemand on pu vivre.
En pique niquant le midi, je n'avais en tête que le contraste saisissant de ma situation, tranquille dans la forêt de Verdun à manger ma petite salade et l'idée qu'il y a moins de 100 ans, un jeune gars de 20 ans, français ou allemand (qu'importe) était là lui aussi avec sa gamelle se disant que c'était peut-être son dernier repas avec autour de lui un champs de désolation. La photo qui illustre ce post est une vraie photo de Verdun, prise dans "le ravin de la mort". Imaginez vous juste déjeuner dans ce cadre...
Verdun c'était en 1916, il y a 91 ans. Qu'avons nous appris depuis? Il y a toujours des soldats qui se battent, des armes qui crachent leur feu sur des hommes, et comme aujourd'hui on vit une époque de progrès ces armes tuent aussi des femmes, des enfants, des vieillards... pas seulement des soldats.
Les poilus qui sont morts, qui ont été blessés ou ceux qui par miracle ont survécus "intacts physiquement" à Verdun nous ont pourtant montré que rien de grand ne sort de la guerre, seule la paix, le respect de l'autre dans ses différences font grandir l'homme... si seulement les fanatiques de la guerre, les terroristes se revendiquant d'un gourou ou d'un dieu, mais également les hommes politiques élus démocratiquement avaient un gramme d'ouverture d'esprit face au témoignage de ces hommes qui ont vécus l'enfer persuadé qu'après celle là plus jamais il n'y aurait de guerre, jamais ils ne mettraient un fusil dans la main d'un jeune, d'un homme ou d'une femme. Là où ils sont, j'imagine qu'à chaque fois qu'une guerre débute les poilus de Verdun se sentent trahis par nous leurs petits-enfants...

vendredi 6 juillet 2007

Ma vie de presque parisien...

Ce qu'il y a de bien dans mes nouveaux défis de l'été (mes trois chantiers à suivre pour ce qui ne seraient pas assidus à la lecture de ce blog) c'est que je dois aller régulièrement sur site. Même si je dois avouer que plutôt introverti de nature je suis un peu malmené lors des réunions de chantier où je suis coincé que je suis entre les entreprises et les élus... sortir du bureau est une vrai chance pour voir autre chose. En particulier je bosse sur un gros chantier à l'autre bout de l'Ile de France... Du coup le provincial que je suis et qui bosse vraiment en lointaine banlieue, a la chance de traverser toute l'Ile de France en RER et métro. Au final une bonne heure de transport aller et la même chose au retour. Ce temps, je le mets à profit pour bouquiner et regarder un peu autour de moi. Ça éclaire des idées dans ma tête.
Pour commencer, je me suis toujours demandé pourquoi les étrangers qui viennent en France nous trouvent sales, arrogants et désagréables. A parcourir Paris en transport en commun je comprends un peu mieux. C'est vrai que le matin dans le métro les gens sont serrés les uns contre les autres, et que malheureusement tout le monde n'utilise pas de déodorant... Bref parfois selon les voisins de transport on peu dire que ça ne sent pas toujours la rose... C'est vrai aussi que de voir les gens courir, se bousculer dans les couloirs sans se regarder ni échanger un mot d'excuse peut laisser croire que nous sommes arrogants et mal élevés. J'ai bien malgré moi bousculé quelqu'un ce matin dans les couloirs, lui ai demandé de m'excuser... et la personne m'a regardé comme un OVNI, j'imagine qu'après mon passage elle a dû vérifier dans son sac que je ne lui avait rien volé.
Bref, effectivement, on peut dire que vu du métro le français est assez peu convivial voire peu fréquentable. Pour un étranger c'est forcement marquant. Je n'ai pas eu cette impression dans le métro de Londres ou de Montréal... Dommage pour la France, on a du boulot à faire là dessus.
Toutefois, ami touriste, si tu viens en France n'oublie pas que la France ne se résume pas qu'à Paris et qu'à Rennes, Toulouse, Lille ou Strasbourg tu trouveras des gens qui sont différents dans leur façon de vivre et qui auront un accueil sûrement meilleur.
En ce qui me concerne, je me félicite de vivre dans ma lointaine banlieue qui me permet de profiter d'un confort "humain" qui n'existe plus sur Paris, ce matin dans le bus j'ai pu papoter avec une petite mamie bien sympathique qui n'a pas eu peur que je lui vole son sac elle... pourvu que ça dure!

mercredi 4 juillet 2007

Ca sent les vacances....



Je ne sais pas si vous avez remarqué mais en France tout du moins quand juillet arrive l’ambiance au bureau change. Chacun cherche à boucler au mieux ses projets avant de partir vers ses vacances. On sent dans les bureaux que la panique de juin cède la place à des journées de travail certes bien remplies mais nettement moins stressées. On entend les collègues garçons parler de BBQ et de bières entre potes alors que les filles elles pensent plutôt aux dernières longueur du régime avant la case plage.

Un autre signe qui ne trompe pas c’est le changement de ton des programmes à la radio le matin, c’est plus consensuel, on parle de soleil de pluie, du cours des fruits et légumes et des autoroutes bondées.

Enfin, le gouvernement prépare discrètement les grandes réformes qui vont faire descendre dans la rue syndicalistes et opposants à la rentrée, bref définitivement ça sent l’été.

En ce qui me concerne cet été sera studieux, j’ai de beaux chantiers à gérer, donc des petites et grandes galères en vue et surtout la satisfaction de prouver que je suis capable de faire face à ces trois défis. Je sens bien que ça enquiquine ma hiérarchie, mais bon, je ne suis pas au travail pour leur faire plaisir mais bien pour progresser et évoluer dans mon travail. Ce qui est positif c’est que parmi tous les derniers entrés dans mon service (on est quand même 7 pour un service de 17 personnes) on partage un peu ce point de vue, on est là pour progresser (et pas seulement sur le plan du salaire) quitte parfois à secouer un peu les vieux singes bien agrippés à leur cocotier.

Un dernier point aussi, cet été devrait être assez agréable sur le plan personnel, l’été dernier étant marqué par pleins de projets nouveaux (déménagement, projet de mariage etc…) cet été ma belle et moi nous savons que nous allons pouvoir profiter un peu de temps de loisirs… cool ! Bref un bel été en perspective (si le temps veut bien être de la partie !).