jeudi 26 juillet 2012

Une leçon de management?

Je ne sais pas si le nom Vimy a une résonance dans votre esprit. Je dois l'avouer pour moi, jusqu'à il y a quelques semaines et mon séjour dans Ch'Nord, je savais que c'était un lieu de bataille... vous dire si c'était la guerre de 100 ans ou la 1ère guerre mondiale...

Maintenant je sais, Vimy est un site de la première guerre mondiale, lieu de batailles terribles entre les allemands, les français, les anglais et enfin les canadiens.

Pour ceux que ça intéresse, voici un lien qui vous envoie sur la page Wikipédia sur ce sujet  ici. Ce que je retiens de cette visite c'est le centre d'interprétation géré par le Canada voir ici. qui organise des visites du site. Un guide raconte la vie des poilus, la bataille de la crête de Vimy, son horreur, ce que les soldats ont enduré, souffert.

Ce que je retiens de cette bataille ce n'est pas le nombre de morts, la souffrance, les obus, les tirs et autres saletés de la guerre, mais plus la stratégie des canadiens pour gagner cette bataille, prendre cette crête sur laquelle français et anglais ont buté sans jamais arriver. En fait ce qui a permis notamment aux canadiens de gagner c'est leur gestion des soldats. Pour eux, gradés et simples soldats étaient à la même enseigne, statistiquement parlant il y a eu en pourcentage plus d'officiers tués au cours de cette bataille que d'hommes du rang. En clair, chacun se battait côte à côte. Les soldats étaient informés avant la bataille du plan, de la stratégie des objectifs etc. Cette chose était inimaginable dans les rangs français, où seuls les officiers savaient et les hommes de troupes étaient tenus dans l'ignorance.

Au final, cette stratégie de confiance réciproque a payé avec courage les canadiens ont gagné cette bataille. Personnellement j'en retire une idée forte. Si on veut manager efficacement il faut expliquer le but, la méthode de travail et faire appel à l'intelligence collective. Un manager qui décide pour tout le monde ne pourra pas avoir la même implication de son équipe et donc n'atteindra pas les mêmes résultats.

Comme quoi une fois de plus les leçons de l'Histoire me permettent de grandir.

Je dédie ce post à tous ceux, canadiens, anglais, français, allemands qui ont participé à cette guerre de 14 18. Paix à vos âmes et que votre souffrance continue à éclairer nos vies et nos décisions.

Tonton.

mardi 24 juillet 2012

Bienvenu dans Ch'Nord



 Avec Ma Belle nous avons passé en juin une semaine dans le Nord Pas de Calais. Drôle d'idée de destination pour des vacances penseront peut être certains, mais je dois le reconnaître nous avons passé une bonne semaine. Ce fut à la fois un temps de vacances et de repos, mais aussi un temps de découverte et d'approfondissement de notre connaissance de ma région natale, où même si je n'y ai pas vécu très longtemps elle continue encore aujourd'hui à faire de moi ce que je suis. Nous avons visité des sites, vécu un peu au rythme de cette région, de son dynamisme, de son histoire, de sa reconversion, de ses espérances passées et de son futur. D'ailleurs je vous conseille en lisant ce post d'écouter un peu d'Edmond Tanière écouter ici .

Le Nord Pas de calais est une région vraiment particulière, de ces régions que l’histoire de France a marqué. L'histoire y a laissé des marques fortes, visibles encore aujourd'hui. Nous avons visité le centre historique minier de Lewarde. Pour ceux que ça intéresse voir le site internet lien ici. Au cours de cette visite, j'ai pu à la fois me rendre compte que je connaissais assez bien l'histoire minière du Nord Pas de Calais, et en même temps ça m'a rappelé qu'il n'y a pas si longtemps que ça des enfants, des femmes, des hommes ont travaillé jusqu'à la mort pour fournir du charbon à la France. Ce charbon a servi pour construire notre économie, reconstruire la France après la seconde guerre mondiale. Je ne vous ferai pas l’offense de vous rappeler Germinal de Zola, mais j'ai découvert que ces conditions de travail des mineurs ont duré jusqu'au début du XX ème siècle. Des enfants poussant des berlines de 500 kg à plus de 500 m sous terre, dans l'obscurité, juste éclairés par une lampe de mineur... Ça c'était il y a juste un peu plus de 100 ans. La France et son économie doivent beaucoup à ces gueules noires. 

Aujourd'hui je bondis quand on ne parle du Nord Pas de Calais comme un pays triste de chômage et de misère, alors qu'il nous a tant donné et nous permet aujourd'hui d'être à la table des grandes nations. Oui je suis énervé de voir que seules les élection à Hénin Beaumont comptent alors qu'il y a tant à dire sur cette terre et ses gens. Le courage, la gentillesse, la solidarité sont des mots qui ont un sens encore là haut, nous devrions plus souvent en prendre des leçons. Je suis fier d'être de là haut de ch'noir pays, qu'est mon pays!

Mais je m'égare et je m'énerve pour rien... Si vous avez la chance d'aller à côté de Douai, allez faire un saut à Lewarde, la visite vaut vraiment le détour et nous donne matière à réfléchir sur cette société où il est normal de tuer les gens au travail et de les jeter au chômage pour des raisons de profit. N'oublions pas que le présent ne peut s'écrire que s'il a en tête l'histoire.

Pour conclure, je vous laisse avec les paroles de la chanson du qu'i sont? Que Renaud à interprété dans son album Renaud cante el'Nord. Ah si , lisez bien le dernier couplet...

Dù qu'i sont tout's chés compagnies ed' mineurs
Qui allottent ed' sous terre faire ech' dur labeur
Au pic, à ltriv'laine, rassaquer ech' carbon
A l'abattache, au herchache, dù qu'i sont ?

Dù qu'i sont tous les mineurs du grand saquache
A l'bowette, à front ed' talle, à l'accrochache
Méneux ed' quévaux, raccommodeux, porions
Nou pères, nou hardis taïons, dis dù qu'i sont ?

Dù qu'i sont chés rires ed' chés filles à gaillettes
Oubliant leu peines pour einn'amourette
Au moulinache, ouvrant comme chés garchons
Nou lampistes et leu taillettes, dù qu'i sont ?

Dù qu'i sont, i vous d'mind'ront un jour vou gosses
Les souv'nirs ed'chés gins qui allottent à l'fosse
Pus d'chevalets, pas d'terrils, et pas d'corons
'vous lamint'rez aussi, dù qu'i sont ?
Dù qu'i sont tout's chés compagnies ed' mineurs
Porions, galibots, calins, ou ingénieurs
Lampistes, filles à gaillettes, carrieux d'carbor'
Nou terrils, nos molettes, dis dù qu'i sont ?

Dù qu'i sont chés bons jonnes ed'douze tréize ans,
Au fond pousseux ed' barrous, les pieds in sang,
Au jour trieux ed' caillaux et d'bon carbon,
Nou z'archelles ed' galibots, dù qu'i sont ?

Dù qu'i sont les Sainte Barbe et les ducasses
Les fêtes ed' famille, les guinces, les fricasses
Loin d'chés grèv's et d'chés accidints du fond
El'tarte à gros bords, les canchons, dù qu'i sont ?

Dù qu'i sont les viux corons ed' chés mineurs
Dù qu'in partageot insonne les bonheurs,
L'amitié all' s'trouvot sus l'seul ed'chés masons
Les bons momints à ch'pignon, dis dù qu'i sont ?

I sont rintrés dins l'légende ed' nou sièque
A l'fosse nou pères ont souffert, ont péri
Leu durs misères méritent qu'in les respecte
Conservons leu chevalets, et leu terrils 

Prenez soin de vous !

Tonton.